dimanche 11 mai 2014

Le Dernier tigre rouge - Jérémie Guez

C'est l'histoire d'un combat entre un éléphant et un tigre. Ce dernier, tapis dans l'ombre, s'attaque à l'éléphant sans relâche jusqu'à l'épuiser, et finit par le mettre à terre...

"Le Dernier tigre rouge" est un roman qui se déroule durant toute la guerre d'Indochine. Nous progressons dans cette histoire au cœur de la Légion étrangère, au rythme des batailles et de leurs horreurs.

La France, qui a perdu cette colonie lors de la Seconde Guerre mondiale, compte la reprendre par la force et endiguer la propagation communiste menée par un certain Hô Chi Minh. En février 1946, le 2ème REI de la Légion étrangère arrive en Indochine. Charles Bareuil fait parti de ce régiment composé d'hommes aux horizons différents et qui n'ont pas toujours combattu ensemble. Bareuil, qui s'est battu contre l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale se trouve aujourd'hui sous les ordres de Von Heigl, un ancien de la Werhmacht.

A peine arrivé à Saïgon, le 2ème REI prend la direction de Phan Rang. Une fois là-bas, les légionnaires traquent au cœur de la forêt un ennemi introuvable qui attaque sporadiquement les troupes françaises, jusqu'à rompre leur moral. Bareuil et ses frères d'arme vont y rester 10 mois, une présence monotone jusqu'à la veille de leur départ vers les provinces cambodgiennes... Lors de leur dernière patrouille, ils essuient des tirs et ripostent. Un légionnaire est touché. Le feu cesse. Ils pénètrent dans un village ami vidé de ses habitants. Ils y trouvent un blessé, le fils du chef de village, agonisant. Le tigre, tapis dans l'ombre, vient de les frapper...

Direction le Tonkin. Bareuil, Von Heigl et un dénommé Benes, ont pour mission d'ouvrir la route aux troupes, et de débusquer des tireurs isolés. Ces derniers seraient des Chinois ou des Russes envoyés par les communistes. Leur efficacité est un cauchemar pour les militaires français qui tombent comme des mouches. C'est pendant l'une de ces expéditions que les trois légionnaires vont être confrontés à un tireur rudement doué, au point que Bareuil n'aura plus qu'une seule obsession : le dénicher et lui régler son compte...  

Dans ce roman nous ne retrouvons pas la percussion ni le punch des premiers livres de Jérémie Guez, et quittons les sentiers du polar. Dans un style différent, il nous mène dans l'une des plus grande noirceur qui pourchasse notre monde : la guerre. Cette dernière occupe la place principale, bien plus que l'intrigue. Jérémie Guez, en quelques lignes, retrace la chronologie de ce conflit qui, comme pour chaque défaite d'un pays, reste honteusement cachée. Il a aussi le mérite de soulever un sujet peu connu, celui des soldats allemands morts pour la France juste après la Seconde Guerre mondiale. Et pour ces deux derniers points, tout le mérite lui revient.
YB.

A lire aussi : Paris la nuit, Balancé dans les cordes, Du vide plein les yeux.

Quatrième de couverture :

Saigon, 1946. L'arrivée des troupes françaises en Indochine s'accélère pour reprendre cette zone capturée par les Japonais durant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les premiers partants : la Légion étrangère, composée d'anciens nazis, de résistants et de mercenaires du monde entier. Encore traumatisé par la mort de sa femme, Charles Bareuil s'engage pour l'Indo. Mais cette guerre va rapidement devenir un combat personnel lorsqu'il décide d'enquêter sur un mystérieux tireur d'élite servant côté viêt-minh...


Lauréat du prix SNCF du polar en 2013 avec balancé dans les cordes, Jérémie Guez s'est rapidement imposé comme une nouvelle voix du polar français.

Le dernier tigre rouge, Editions 10/18, avril 2014.

1 commentaire:

  1. Je suis entièrement d accord avec toi. Et puis moi je dis beau virage , quitter Paris pour l Indochine, style différent. Bien vu.

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