lundi 16 mars 2015

Les nuits de Reykjavik - Arnaldur Indridason

Erlendur Sveinsson, le commencement...

"Les nuits de Reykjavik" est un roman d'Arnaldur Indridason, où nous découvrons le policier Erlendur Sveinsson au début de sa carrière, au cœur de sa première enquête.


C'est en patrouillant la nuit que le jeune policier va faire ses premières armes. En compagnie de ses collègues, Gardar et Marteinn, il va être confronté à tous les maux que la société peut comporter : ivresse, bagarres, violences conjugales, cambriolages, accidents de la route, disparitions, meurtres... en somme, la routine que tout officier de police connaît.

Un jour, un sans-abri est retrouvé noyé dans les eaux d'une fosse, l'enquête conclue à un accident. Erlendur connaissait la victime, Hannibal, puisque plusieurs fois au cours de ses rondes il l'avait croisée, et avait bavardé avec. Un an après les faits, un doute subsiste chez Erlendur : accident, suicide ou meurtre ? Il voudrait faire toute la lumière sur ce décès.

Dès lors, le policier va plonger au cœur même de la rue, dans le monde des clochards.

C'est un roman qui regorge de souffrance. Il nous touche par la banalité des faits divers énumérés, ainsi que par la vie et la mort du sans-abri Hannibal. Une enquête qui révèle un policier doté de pragmatisme, d'obstination, pourvu d'une grande volonté à vouloir élucider un mystère. Poussé par ses intuitions, il n'hésite pas à enfreindre quelques règles du métier et à mettre sa vie entre parenthèses au profit des autres, à en oublier sa petite amie. Erlendur Sveinsson est un homme généreux, lui-même marqué par une douleur : la disparition de son frère. D'ailleurs, c'est peut-être de cette tragédie qu'il puise toute son abnégation ?!

Seul, il va se confronter au dur monde des sans-abris, sa violence, son alcoolisme, ses discours incongrus, sa décadence. En parallèle à cette enquête, se greffent d'autres événements, des découvertes menant à d'autres affaires, des dénouements inattendus ou bien des investigations non résolues. Tout cela donne un roman captivant, voire envoûtant, dans lequel Arnaldur Indridason dresse un portrait sombre de la capitale islandaise, sous une plume éclairée.
YB.

Quatrième de couverture :

Erlendur le solitaire vient d'entrer dans la police, et les rues de Reykjavik dans lesquelles il patrouille de nuit sont agitées : accidents de la circulation, contrebande, vols, violences domestiques...
Des gamins trouvent en jouant dans un fossé le cadavre d'un clochard qu'il croisait régulièrement dans ses rondes. On conclut à l'accident est l'affaire est classée. Pourtant le destin de cet homme hante Erlendur et l'entraîne toujours plus loin dans les bas-fonds étranges et sombres de la ville. On découvre ici ce qui va faire l'essence de ce personnage taciturne : son intuition, son obstination à connaître la vérité, sa discrétion tenace pour résister aux pressions contre vents et marées, tout ce qui va séduire le commissaire Marion Briem.
En racontant la première affaire d'Erlendur, le policier que les lecteurs connaissent depuis les premiers livres de l'auteur, Arnaldur Indridason dépasse le thriller et écrit aussi un excellent roman contemporain sur la douleur et la nostalgie. De roman en roman, il perfectionne son écriture et la profondeur de son approche des hommes.
Un livre remarquable.

Traduit de l'islandais par Eric Boury.

Arnaldur Indridason est né à Reykjavik en 1961. Diplômé en histoire, il est journaliste et critique de cinéma. Il est l'auteur de romans noirs couronnés de nombreux prix prestigieux dans 37 pays.

Les nuits de Reykjavik, Editions Métailié, février 2015.

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