jeudi 14 avril 2016

Les fauves - Ingrid Desjours

"Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la !", la messe est dite !

"Les fauves" est un roman surfant sur l'actualité brûlante du terrorisme et de l'Etat Islamique. Ingrid Desjours, ancienne profileuse, développe un récit où la psychologie des personnages est passée au peigne fin.

Nadia Nasri se rendait à son cours de zumba lorsque des rafales de balles vinrent lui ôter la vie en plein Paris. Cet assassinat ne laisse planer aucun doute sur son origine : la jeune femme était la cible d'une fatwa suite à son engagement au sein d'une ONG, appelée N.e.r.F (Nos enfants resteront en France), dirigée par sa meilleure amie Haïko Homoreanu, dont le but est d'empêcher des jeunes Français de rejoindre le Djihad en Syrie. 

Par crainte que sa fille subisse le même sort que Nadia, la mère d'Haïko, une journaliste de renom, décide d'engager Lars, un garde du corps et ancien légionnaire qui a combattu en Afghanistan. Malgré la mort de son amie, et la menace qui pèse sur ses épaules, Haïko est réticente à l'idée d'avoir une protection rapprochée. Dès les premiers instants, elle se montre froide envers Lars, ne respecte pas les consignes de sécurité et s'expose au danger, ce qui finira par soulever certaines interrogations sur son compte.

D'ailleurs, elle ne va pas tarder à se retrouver au cœur d'un tourbillon médiatique. En cause, son ONG, pour laquelle subsiste des doutes sur ses intentions réelles, car après avoir enlevé les adolescents propices au Djihad, ils sont envoyés à l'étranger et les familles demeurent sans nouvelles. Une rumeur enfle, accusant Haïko de les remettre entre les mains d'un proxénète. De ce fait, outre la fatwa qui la menace, elle se trouve de nouveaux ennemis. Parallèlement, la police souhaite lever des zones d'ombres sur la mort de Nadia, et Haïko semble avoir des choses à cacher.

Mais dans cette histoire elle n'est pas la seule à avoir une face cachée. Lars, son garde du corps, a lui aussi des secrets issus de son séjour en Afghanistan. Le jeune homme en garde un traumatisme qu'il essaie d'oublier par des cachets et une sombre activité, il peut s'avérer d'une extrême violence ! Et puis il y a Jonas, qui fait équipe avec Lars et qui dégage quelque chose de mystique le rendant très intriguant.

La tension ne retombe jamais. Chaque personnage possède son lot de mystères et Ingrid Desjours puise au plus profond de leurs psychologies. Elle dénonce le syndrome post-traumatique de guerre, l'intégrisme religieux, aussi bien islamique que catholique, et aborde le thème de la manipulation. Très actuelle, la trame de l'histoire peut-être facilement "casse-gueule" et enclin aux clichés, mais l'auteure s'en sort bien en évitant de cibler un seul ennemi. Pour ceux qui aiment les thrillers psychologiques l'accroche peut se faire, mais pour les autres, cela pourrait paraître légèrement trop long et amener une certaine lassitude.
YB.

Quatrième de couverture :

Votre pire prédateur : Celui qui vous aura apprivoisé. " Torturez-la ! Violez-la ! Tuez-la ! " À la tête d'une ONG luttant contre le recrutement de jeunes par l'État islamique, l'ambitieuse Haiko est devenue la cible d'une terrible fatwa. Lorsqu'elle engage Lars comme garde du corps, le militaire tout juste revenu d'Afghanistan a un mauvais pressentiment. Sa cliente lui a-t-elle dit l'entière vérité sur ses activités ? Serait-ce la mission de trop pour cet ancien otage des talibans ? Dans cet univers où règnent paranoïa et faux-semblants, Haiko et Lars se fascinent et se défient tels deux fauves prêts à se sauter à la gorge, sans jamais baisser leur garde. 

" L'ex-profileuse est passée maître dans la manipulation de sa proie : le cerveau du lecteur " Julie Malaure, Le Point. 

" La faculté stupéfiante d'Ingrid Desjours à dépeindre les émotions humaines fait mouche à chaque fois " Marie Rogatien, Le Figaro Magazine.

Les fauves, Editions Robert Laffont, octobre 2015.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire